Pendant la pandémie, nous avons tous eu à passer à travers des moments émotifs. Parfois, cela nous a mis au défi et d’autres fois, nous avons été bouleversés. Je désire partager avec vous une histoire que j’ai vécue dans cette période.

Voilà ce bref moment de pandémie

Mon mari et moi attendons, à l’aéroport, notre fille que nous n’avons pas vue depuis plusieurs mois. Quelques instants plus tôt, nous avons cru nous être trompés sur l’heure du vol, car l’endroit est désertique. Cela reflète la nouvelle normalité à laquelle nous devons nous habituer en temps de pandémie. Soudain, on entend un brouhaha et plusieurs personnes apparaissent. L’avion vient d’atterrir.

New York (crédit photo Kit4)

Les passagers débarquent, arrêtent pour prendre leur bagage. Une petite fille sort du groupe pour sauter dans les bras d’une charmante dame aux cheveux grisonnants. Puis, la maman de cette enfant s’approche.

Celle-ci se penche pour faire un câlin à celle qui doit être sa mère. Les deux silhouettes féminines s’enlacent. Puis, je vois le physique de la plus jeune se raidir. Elle s’agrippe au corps maternel. Celle-ci continue de la soutenir. Puis, la fille veut camoufler la rougeur de son visage. Le faciès tordu par l’émotion, elle s’enfonce encore plus dans le cou de sa mère. Elle se cramponne du mieux qu’elle peut.

Un embâcle vient de se rompre. Un barrage gonflé d’angoisse depuis plusieurs mois.

Je ne peux pas visualiser si sa poitrine est serrée, mais je la ressens. Car la mienne est contractée. Et ce spasme remonte jusqu’à ma gorge.

Elles sont à quelques mètres de moi, la maman soutient encore sa fille. Elle s’accroche éperdument. Et j’imagine le kaléidoscope de tous les moments douloureux que cette inconnue a vécus dans la dernière année et demie.

 Je les éprouve car, moi aussi, j’en ai eu pendant cet interminable confinement.

Cette éternelle accolade continue, l’émotion perdure et paralyse la plus jeune.

Ça y est, j’ai la gorge si serrée, et me voilà à clignoter. Vais-je réussir à retenir ce flot lacrymal qui m’assaille les yeux?

Je m’éloigne, je me sens si ridicule de pleurer, juste en observant deux étrangères dans un aéroport. Quoi de plus banal ? Voir deux personnes s’étreindre dans un endroit public, me dis-je. Mais je dois m’efforcer de respirer à travers ma gorge crispée. Ma propre galerie d’images, de souvenirs et de moments difficiles de cet épouvantable confinement remonte et m’attaque encore de façon inattendue.

Puis je regarde mon mari. Lui aussi a les yeux remplis de larmes. Je ne suis pas la seule, et cela me fait sourire.

Je me retourne et observe à nouveau la famille réunie. L’enfant danse, virevolte autour de sa mère et sa grand-mère et chante : «Mamie, Mamie, ça fait deux ans qu’on s’est vue!»

La filée de voyageurs continue de se déverser et, enfin, voilà notre fille.

Il n’y a pas uniquement les virus qui sont contagieux.


Si je vous raconte cette histoire, c’est que la pandémie a été difficile pour plusieurs d’entre nous. Et certains ont eu des périodes encore plus sombres que d’autres. Nous, qui avons survécu, devons nous concentrer sur ce que cette folie a amené de positif dans nos vies. Quitte à chercher et à se casser la tête pour trouver, focussons sur ce qui est ressorti de bien. Faisons cela par respect pour ceux qui ne sont plus là.


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Photo de Lhom

Voici la photo que Lhom nous présente cette semaine.

Equinox Pound, Vermont (Crédit photo Lhom)

Et vous? Quels sont vos moments les plus émotifs de la pandémie?

Bonne semaine et comme toujours, j’attends vos commentaires avec plaisir!

Phrenssynnes

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