Les vieux souvenirs

Cet été au Québec, la température ne nous a pas beaucoup gâtés. Il pleut, il y a de la bruine, c’est nuageux, le soleil apparaît et soudain, voilà une autre ondée. Ou il pleuvasse et un ensoleillement nous éblouit en même temps! L’automne souffle pour nous rappeler qu’il se trouve à nos portes.

Bref, c’est un moment où nous restons plus à l’intérieur.

J’en ai profité pour faire du rangement. Et j’ai découvert un petit trésor. Je suis tombée sur une ancienne boite à souvenirs, mais avant de vous en dire plus sur mes trouvailles, je veux vous parler du fromage bleu.

Le fromage bleu

Souvent nos goûts ou nos activités préférées sont influencés de façon aléatoire, selon nos expériences au fil du temps.

Aimez-vous le fromage bleu, le vrai, celui où on peut distinguer la moisissure? Si oui, je parie que la première fois que vous en avez goûté, ce n’était pas un mardi soir pluvieux et ennuyant où votre mère vous a obligé à le finir. Ou était-ce votre père qui vous a forcé à rester à table jusqu’à ce que vous l’ayez tout mangé? Je vous entends répliquer : « Non, ça, c’est l’histoire des choux de Bruxelles! »

Si vous aimez le bleu, je gagerais plutôt que vous avez vécu cette première expérience avec des amis, à la fin d’un copieux repas bien arrosé de rires et de vieux Bordeaux. Vous l’avez étendu sur un morceau de baguette pour ensuite le savourer avec une gorgée de ce vin corsé au milieu des hilarités.

Panier de légumes (crédit photo DIVI)

La boite à souvenirs

Revenons maintenant à la boite à souvenirs. En avez-vous une? Est-ce que vous en conservez une dans votre grenier? Vous savez, ce genre de contenant dans lequel vous rangez une foule de bidules?

  • Le caillou bien poli qu’un ancien amoureux avait cueilli avec vous lors d’une marche romantique sur une plage.
  • Vos journaux intimes écrits pendant votre adolescence.
  • La première rose que vous avez reçue dans votre vie.
  • Vos médailles gagnées dans différents concours.
  • Votre premier bracelet de breloque démodé.
  • Les clichés pris dans des photos Booth.
La boite à souvenirs (crédit photo Phrenssynnes)

Mon gros défaut

Vous aurez constaté mon défaut ou mon côté mélancolique, celui de conserver trop de trucs en souvenir. C’est le contraire de la simplicité volontaire! Est-ce que j’ai vraiment besoin de garder tout cela?

Pourtant, j’ai eu beaucoup de plaisir à fouiller dans cette boite retrouvée cette semaine.

Et j’ai mis le doigt sur une des raisons pourquoi j’aime tant écrire.

J’ai trouvé, entre autres, le dessin en titre de cet article et une pièce de théâtre composée pour le cours de français de cinquième secondaire.

La trouvaille dans les souvenirs

 

Lorsque j’étudiais, en troisième secondaire, je faisais partie de l’équipe du journal de l’école. Un de mes textes, que vous pouvez lire ci-dessous, expliquait le quotidien des étudiants pendant les pauses de dix minutes entre chaque cours.

On a parlé du premier numéro de notre publication dans le bulletin d’une station radiophonique de la ville de Québec.

L’éditorialiste, qui était le père d’un élève, a qualifié de «savoureux» ce premier billet diffusé sur les dix minutes. Vous pouvez consulter l’éditorial plus bas.

Un tel encouragement m’a influencée à un moment charnière de ma vie et j’en garde une forte impression.

Comme la saveur d’un bon fromage bleu dont je me délecte encore de nombreuses décennies plus tard.

Les 10 minutes souvenir de Phrenssynnes (crédit photo Phrenssynnes)
L'éditorial CJRP souvenir (crédit photo Phrenssynnes)

L’état de flux, les souvenirs et l’écriture

 

Ces souvenirs m’ont entraînée à une réflexion. J’aime également écrire parce que cela m’amène dans un état de flux que les anglophones nomment flow.

Connaissez-vous cette sensation décrite par le psychologue hongrois-américain Mihaly Csikszentmihalyi ?

Cet état est bien expliqué dans son livre Flow : The psychology of optimal experience.

Pour bien comprendre le concept, vous pouvez aussi cliquer sur ce lien.

Dans Wikipédia, voici comment on résume l’état de flux :

 « […l’ état mental dans lequel une personne effectuant une activité est complètement immergée dans un sentiment de concentration énergique, d’implication totale et de plaisir dans le processus de l’activité. »

Et dans cette vidéo, Adam Grant raconte avec un exemple concret comment cette sensation a réussi à l’aider à passer à travers la pandémie. Pendant le confinement, sa sœur, qui habitait à l’autre bout du pays, lui a proposé de jouer en famille à un jeu en ligne. Adam Grant s’est rendu compte, au fil du temps, que cette activité amenait toute sa famille dans un état de flux.

Cahier (crédit photo Phrenssynnes)

Les conditions pour le flux

  • Pour atteindre cet état, vous devez effectuer une tâche qui demande un certain défi. Cela ne doit pas être trop facile ni trop difficile.
  • Vous devez être intensément concentré, focalisé sur l’activité donc dans le moment présent.
  • Lorsque vous êtes dans la zone de flux, vous ne sentirez plus votre conscience de soi, vous serez immergé dans votre activité.
  • Vous perdrez la notion du temps que certains qualifient comme une distorsion de l’expérience temporelle.
  • De plus, pour vivre le flux, votre activité doit avoir un sens pour vous. Cela doit être important et gratifiant.

Citation

“Flow states are the secret of life. […] No sugar. No naughty videos. No Netflix. No alcohol. No drugs. Flow states are a drug that offers real happiness.”

Tim Denning

Conclusion sur les souvenirs et le flux

Si je vous raconte cette histoire, c’est pour vous sensibiliser à l’influence de vos encouragements auprès des jeunes.

Souvent, on ne se rend pas compte de l’impact positif que nos paroles ou nos actes peuvent avoir.

Pour certains, écrire est une activité rebutante, mais pour d’autres, c’est comme un bon fromage bleu. Gardez toujours à l’esprit l’importance de stimuler les gens dans ce qu’ils aiment faire.

Si vous fouillez dans votre mémoire, vous retrouverez sûrement des moments dans votre existence où vous avez vécu dans une zone de flux.

Comment l’atteignez-vous?

  • En organisant un voyage à l’autre bout du monde avec votre conjoint?
  • En planifiant l’itinéraire idéal pour la sortie du grand patron?
  • En chantant dans une chorale ou en jouant du piano?
  • En affrontant un adversaire coriace au tennis?
  • En travaillant avec un fichier Excel complexe?
  • En dressant votre chien à marcher au pied?
  • En concoctant une béchamel parfaite?
  • En créant un site web ou un blogue?
  • En opérant une vessie cancéreuse?
  • En lisant un bon bouquin?
  • En écrivant un roman?
  • En tissant au métier?
  • En tricotant?

Photo de Lhom

Lhom a capturé cette image à Chamonix. Non, ce n’est pas nous planant en parapente puisque j’ai le vertige. Je ne sais pas si Lhom a voulu nous démontrer une activité où l’on peut ressentir le flux, mais j’aurais plutôt éprouvé une horrible trouille. 

Parapentes à Chamonix (crédit photo Lhom)

Je vous remercie d’avoir lu cette chronique.

Si vous avez aimé cet article, je vous exprime toute ma gratitude si vous le partagez avec vos amis, votre famille ou sur les réseaux sociaux. 

Je suis également reconnaissante que vous ayez pris le temps de lire mon texte au complet et de contribuer à la popularité du blogue!

J’attends vos commentaires avec plaisir.

Bonne semaine.

Phrenssynnes

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