Écrire ses mémoires

J’ai un ami, aussi écrivain, qui travaille sur ses mémoires. Une œuvre qu’il voudrait laisser à ses descendants. Lui-même aurait aimé pouvoir lire ce qu’un de ses arrière-grands-pères aurait écrit.

J’ai, dans ma bibliothèque, un exemplaire des mémoires d’une de mes grands-tantes.

Est-ce le genre de lecture qu’on aime faire lorsqu’on avance en âge? Peut-être, à moins d’être féru d’histoire.

Est-ce qu’un jour j’écrirai mes mémoires ou mon autobiographie? Bonne question, mais une autre interrogation me vient à l’esprit.  Quelle est la différence?

Selon le site Maxicours :

« En tant que genre littéraire, le mot mémoires s’utilise uniquement au pluriel (et au masculin). Il désigne le témoignage écrit d’une personne sur sa propre époque et les événements qu’elle a vécus, soit en tant que témoin, soit en tant qu’acteur. Les mémoires sont proches de l’autobiographie, puisque ces deux genres possèdent plusieurs caractéristiques communes. Ce sont en effet des récits rétrospectifs en prose dans lesquels l’auteur assume son propre récit et prétend restituer la vérité des événements vécus. La différence majeure entre l’autobiographie et les mémoires réside dans la nature des faits racontés : dans le premier cas, le récit est centré sur la vie privée de l’auteur; dans le second, sur son époque. »

La physique des catastrophes (crédit photo de Phrenssynnes)

Pour et contre écrire ses mémoires

J’ai commencé à lire La physique des catastrophes de Marisha Pessl et son incipit m’a beaucoup fait rire.

Voici l’opinion de Gareth van Meer, un personnage de ce roman. 

Pour mieux comprendre cette citation, le personnage principal, Bleue van Meer, raconte au début du livre l’opinion très rebutante de son père, Gareth, pour quiconque espère écrire ses mémoires.

Citation

« Papa disait toujours qu’il faut une sublime excuse pour écrire l’histoire de sa vie avec l’espoir d’être lu.

“ À moins que ton nom ne soit comparable à ceux de Mozart, Matisse, Churchill, Che Guevara ou Bond — James Bond —, il vaut mieux que tu consacres ton temps libre à peindre avec tes doigts ou à pratiquer le palet, car personne, mis à part ta pauvre mère aux bras flasques et aux cheveux rêches qui te couve d’un regard tendre comme du veau, ne voudra écouter le récit de ta pitoyable existence, laquelle s’achèvera sans doute comme elle a commencé — dans un râle. ” »

Marisha Pessl dans La physique des catastrophes

Heureusement que ma grand-tante ne s’est pas laissé décourager, car je suis très contente de posséder un des rares exemplaires de son livre.

Les mémoires de Marguerite Lescop

Voici un récit plus positif pour ceux qui désireraient se lancer dans un tel projet.

Connaissez-vous cette histoire à succès inattendu?  Marguerite Lescop a commencé à rédiger ses mémoires en 1990 : Le tour de ma vie en 80 ans. Elle a publié le livre à compte d’auteur en premier et il s’est vendu à plus de 100 000 exemplaires! C’est un record, puisque la définition d’un best-seller au Québec est un minimum de 3000 copies vendues. Elle a ensuite publié deux autres bouquins après avoir démarré sa maison d’édition.

Comme quoi il n’est jamais trop tard!

Livre de Marguerite Lescop (capture écran de Phrenssynnes)

Les mémoires de Cécile Boily Soucy

Cécilie Boily Soucy est ma grand-tante. Elle écrit dans son introduction qu’elle a été encouragée à rédiger son livre par Pierre Paquet lors d’une émission de Radio-Canada.

Elle nous présente son grand-père, sa grand-mère, leurs enfants ainsi que les arrière-grands-parents. On retrouve à la fin du livre, une brève généalogie des familles Soucy, Boily et Vézina. Cécile Boily Soucy nous raconte toutes les anecdotes dont elle se souvient. Elle décrit les régions où elle a vécu: Baie Saint-Paul, Saint-Joachim, Saint-Raymond, Shawinigan, Petite-Rivière-St-François, Stoneham.

L’auteure nous fait aussi découvrir ses descendants et fait un lien avec les professions des membres de la famille.

Elle a commencé la rédaction à 82 ans et a terminé à l’âge de 85 ans en 1989.

 

« Après cinq années, ma mère a obtenu sa place d’institutrice à Pérou où on s’installa avec plus d’aisance. Nous demeurions à peu près à un mille de l’école. Mes premiers souvenirs furent la mort de la mère de ma grand-mère, Sophie Simard qui avait 91 ans. C’était une petite dame très jolie avec sa capeline noire sur la tête et son châle à trois pointes sur les épaules. »

Cécile Boily Soucy dans Une vie à découvrir

Pérou est un rang dans la région de Baie Saint-Paul.

Une vie à découvrir (crédit photo Phrenssynnes)

Mes ancêtres

 

Je suis étonnée de cette description de Sophie Simard, car je n’ai pas le même sentiment lorsque j’observe cette photo. Si j’avais été une petite fille, je crois que j’aurais eu peur de cette vieille grand-mère à l’allure austère.

C’est une belle leçon à retenir et une preuve que les images ne reflètent pas toujours la réalité.

Vous verrez plus bas, la photo d’Hélène Côté. Je l’ai connue, elle était mon arrière-grand-mère et nous l’appelions mémère Vézina. De mes souvenirs d’elle émane une douceur toute féminine même si elle portait constamment une longue robe noire.

Une arrière grand-mère (crédit photo Phrenssynnes)
Mon arrière grand-mère (crédit photo Phrenssynnes)

Je vous présente une image du mariage de Cécile Boily avec Omer Soucy. Ils vécurent une grande partie de leur vie à Stoneham où je les ai déjà rencontrés. Mais je n’ai que de vagues souvenirs car j’avais moins de sept ans.

La demoiselle d’honneur est ma tante Cécilia à l’âge de cinq ans.

Citation de Cécile Boily Soucy

« À la maison, on se confectionnait des carrosses pour nos poupées. Quand mon grand-père sciait son bois de chauffage, les premières rondelles servaient de roues pour nos carrosses. On perçait un trou au centre pour passer l’essieu et cela fonctionnait. Le reste du carrosse était fait de bois ou de carton. Pour habiller le toit, on prenait de vieux rideaux. »

Cécile Boily Soucy dans Une vie à découvrir

Voici une photo de l’auteure au pensionnat de la Congrégation Notre-Dame.

Cécile Boily Soucy (drédit photo Phrenssynnes)
Photo de mariage Cécile Boily Soucy (crédit photo de Phrenssynnes)

Écrirez-vous vos mémoires?

Et vous? Y a-t-il quelqu’un dans votre famille qui a écrit ses mémoires. Pensez-vous le faire un jour?

Connaissez-vous le site Écrire ta vie?

Citation

« Au printemps 2020, lors de la première vague de la pandémie de COVID-19, Janette Bertrand, journaliste, actrice et écrivaine de 95 ans, était en confinement. Depuis chez elle, elle a invité les personnes âgées à participer à un atelier inspirant et chaleureux sur l’écriture autobiographique, afin de les guider dans la rédaction de leur histoire de vie durant cette période exceptionnelle de pause mondiale.

Ainsi est né le projet « Écrire sa vie! ». Mme Bertrand, qui a enseigné l’écriture dramatique pendant 20 ans, a réalisé une série de huit capsules thématiques où elle accompagne les participants dans leur processus d’écriture.  Nous vous invitons à voir, à revoir et à partager ces capsules pour vous aider à écrire vos mémoires. »

Présentation du site Écrire ta vie

Aujourd’hui, avec toutes les technologies accessibles, c’est beaucoup plus facile de créer un livre.

Cela pourrait être l’objet d’une prochaine chronique. Qu’en pensez-vous? Donnez-moi votre avis dans les commentaires.

Photo de Lhom

Cécile Boily Soucy a vécu 34 ans à Stoneham et elle a vu naître le centre de ski et le golf.

« …à Stoneham s’est ajouté un terrain de golf, propriété de M. Jackie Dunn et un centre de ski que j’ai vu construire. On transportait les matériaux sur le mont Hibou en hélicoptère. Cela a donné beaucoup d’ouvrage aux gens de la place. Avant la construction du boulevard Talbot qui a duré à peu près cinq ans, le trafic du lac St-Jean passait par le village. »

Voici une photo des pentes de ski de Stoneham que Lhom a prise en automne.

Les pentes de ski de Stoneham (crédit photo Lhom)

Je vous remercie d’avoir lu cette chronique.

Si vous avez aimé cet article, je vous exprime toute ma gratitude si vous le partagez avec vos amis, votre famille ou sur les réseaux sociaux. 

Je suis également reconnaissante que vous ayez pris le temps de lire mon texte au complet et de contribuer à la popularité du blogue!

J’attends vos commentaires avec plaisir.

Bonne semaine.

Phrenssynnes

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