Publié en 2021 chez les éditions Marchand de feuilles, ce livre, de 287 pages, a été inspiré par la vie de l’auteure pendant le début de la pandémie.

J’avoue, candidement, que je ne connaissais pas cette écrivaine. C’est ma sœur qui, en m’offrant ce recueil, me la fait découvrir. Anaïs Barbeau-Lavalette est aussi scénariste et réalisatrice dans le monde du cinéma.

Habituée à être derrière l’objectif, elle s’est elle-même mise sous les projecteurs dans cet ouvrage.

 

Quatrième de couverture

Quatrième de couverture (crédit photo Phrenssynnes)

Ce que j’ai aimé

Femme forêt 2(crédit photo Phrenssynnes)

Cette Anaïs survit à la pandémie dans la misère, réfugiée avec ses trois enfants, un conjoint qui semble souvent absent et une autre famille, dans une vieille bicoque perméable aux vents et pleine de souris. Elle crée une légende et en fait un objet dignement publié, au lieu de se lamenter de ces conditions. J’admire l’optimisme de cette jeune femme.

Cette écrivaine, entourée de son trésor de mari, observe beaucoup. Elle baigne dans une forêt remplie de richesse et sa progéniture constitue sa fortune. De plus, Anaïs nous présente les voisins de l’endroit, et quelques écorchés du destin qui habitent cette région reculée. Elle les transforme tous en des personnages colorés et bigarrés qui peuplent un royaume surréel et lointain.

 

 

 

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book-club_illustration-10 (crédit DIVI)

L’auteure se targue d’avoir beaucoup voyagé. On bénéficie de cette culture accumulée au cours de sa vie de globe-trotter. Elle nous raconte les anecdotes qui ont rempli son quotidien, qu’elles soient issues de son séjour en forêt ou de ses visites avec les gens de la place.

Seuls les poètes et les biologistes brillent à se rappeler le nom des plantes et de la faune. Tout au long du récit, l’écrivaine disserte sur le mélilot, les fougères et les asclépiades. On participe à ses rencontres avec des butors, des castors et des lucioles.

L’auteure se sert de tous ces mots, transformés en prose poétique, pour nous dévoiler son existence pendant le grand confinement. Elle réussit à nous faire ressentir les joies de l’enfance.

Cette expérience d’être plongée dans la nature semble l’avoir unie à sa famille.

Citation

« La Maison bleue est surpeuplée.

On pétille d’abord tous ensemble, emmêlés dans un bonheur effervescent. Et puis on trace des lignes et on se toise.

Il faudra s’incliner devant la façon d’être et de vivre de chacun. […]

Il faudra mettre des règles. Beaucoup de règles. »

Anaïs Barbeau-Lavalette

Ce que j’ai moins aimé

Étant donné que je ne suis pas une adepte de poésie, j’ai trouvé certaines longueurs.

 

Autres citations

« Mes enfants sont une coquille éphémère qui recouvre mon corps.

Mon esprit se perd dans l’abîme sylvestre qui nous entoure, nous avale. »

Anaïs Barbeau-Lavalette

 

« Intéressé par ce qui émerge de la terre, du ciel ou de l’eau, il se penche entre deux vents, esquissant délicatement une révérence au vivant. »

Anaïs Barbeau-Lavalette

 

Lorsque j’ai terminé la rédaction de cette chronique, j’ai fait une recherche sur Anaïs Barbeau-Lavalette. J’ai découvert une dame avec un profond regard de khôl. J’ai perçu une artiste énergique à l’allure engagée avec un curriculum cinématographique impressionnant.

Mon imagination s’était forgée une toute autre image. Je m’attendais à une blonde jeune femme aux airs angéliques et naïfs. Je visualisais des yeux pâles auréolés d’une couronne de fleurs. Ah! Ah! Ma vision poétique de l’auteure! Écrivains et écrivaines, vous ne cesserez d’être étonnés de ce qui se passe dans l’esprit de vos lecteurs.

 

Si vous aimez la forêt et la poésie, ce livre est pour vous. En revanche, si vous êtes avide de romans policiers ou de suspenses, vous n’y trouverez pas votre compte. C’est un bon bouquin à lire avant de partir dans les bois.

Photo de Lhom

Lhom nous présente cette semaine, un paysage québécois à faire rêver : la baie du Grand Pabos.

Baie du grand Pabos (Crédit photo Phrenssynnes)

Connaissiez-vous cette auteure?

J’attends vos commentaires avec plaisir.

Bonne semaine.

Phrenssynnes

P.S. L’auteure du livre et ses éditeurs n’ont pas été mis au courant de ce projet avant publication.