La panthère de Stéphanie des Horts

Le fabuleux roman de Jeanne Toussaint, joaillière des rois

 

J’ai lu le livre La Panthère de Stéphanie des Horts, publié chez JC Lattès en 2010. Ce roman biographique relate l’histoire de Jeanne Toussaint, une femme qui avait toute une personnalité! 

Quatrième de couverture

Quatrième de couverture de la panthère (crédit photo Phrenssynnes)

Ce que j’ai aimé

La panthère sur fond ligné (crédit photo Phrenssynnes)

Je me passionne toujours pour les fictions à la Cendrillon. Je me laisse facilement embarquer dans des histoires où l’héroïne évolue, grâce à ses qualités, de son statut miséreux à celui de princesse vénérée.

Originaire de la Belgique, Jeanne Toussaint, violée par l’amant de sa mère alors qu’elle n’est qu’une gamine, s’enfuit à Paris. Elle va rejoindre sa sœur Charlotte qui a subi la même expérience et vit là-bas. Elles deviennent des « horizontales », c’est-à-dire des courtisanes ou des prostituées élégantes. Jeanne, qu’on surnomme la panthère, profite d’une jeunesse exaltante. Elle côtoie la haute société aristocratique. Et par ses qualités et ses relations, à défaut de se marier, elle réussit à obtenir le poste de directrice artistique à la prestigieuse bijouterie Cartier de Paris.

 

La vie de cette femme ambitieuse démontre qu’on peut aller loin à force de persévérance et de travail. Jeanne a du style et du goût, elle a créé la ligne de produits Panthère et est devenue une légende.

Citation

«Charlotte me surnomme Pan-Pan pour la panthère qui rugit en moi. Car elle me connaît bien, sait mon caractère inflexible et ma volonté farouche. Pan-Pan, la panthère. Marche ou crève. Oui, je suis la féline, celle qui avance, souple et silencieuse, courageuse et intraitable. Je vais au bout de mon destin, et je le décide démesuré. Passe, dépasse et surpasse. Ou bien trépasse. Moi, Jeanne Toussaint, du haut de mon mètre soixante, je les distances toutes.»

Stéphanie Des Horst

Cette dame audacieuse rencontre des aristocrates et des artistes débutants à l’époque devenus, depuis, riches et célèbres. Je ne connais pas un grand nombre de tous ces personnages, mais plusieurs de ces noms résonnent encore aujourd’hui.

Entre autres, Jeanne développe un lien d’amitié avec une autre « horizontale », Coco Chanel.

J’ai bien rigolé lorsque Jeanne exprime son impression sur Pablo Picasso.

 « J’adore Pablito, petit Espagnol râblé, hargneux, caractère de chien, mais talent fou. Et quel accent épouvantable. On ne comprend rien à ce qu’il baragouine. »

Puis, on s’amuse de la scène où un copain de Jeanne et Charlotte leur parle de Marcel Proust.

« … le jeune homme pâle aux yeux d’ébène qui suçote sa moustache en jetant des regards inquiets tout autour de lui […]

— Oh, celui-là, répond Hélleu, un dénommé Proust, Alphonse ou Jules, je ne sais plus. Mais il ne te regardera pas, Charlie, on dit qu’il n’aime que les hommes. C’est un écrivaillon, il est tout à sa grande œuvre. À la recherche de je ne sais quoi, encore un qui ne passera pas la barrière aiguë de la postérité. »

J’ai aussi aimé le volet historique de ce livre. Notamment lorsque l’auteure nous raconte l’histoire d’un bijou fabriqué pendant la guerre, l’oiseau en cage.

Ce que j’ai moins aimé

 

Lorsqu’elle est la responsable artistique de la maison Cartier, Jeanne crée des bijoux avec l’équipe. J’aime bien la joaillerie, mais jusqu’à une certaine limite. C’est pourquoi j’ai trouvé quelques longueurs dans le texte.

Par contre, cela m’a fait tomber en admiration devant les talents de l’auteure pour tant de descriptions d’objets précieux. C’est incroyable de la voir utiliser un nombre colossal de mots pour dépeindre ces joyaux.

Dans la dernière section de l’ouvrage, le ton narcissique m’a un peu agacée. L’histoire est écrite au « je », alors la belle Jeanne se louange abondamment.

Est-ce que Jeanne Toussaint était nombriliste? Serait-ce une bévue de Stéphanie des Horts d’avoir choisi ce type de narration? Ou bien a-t-elle voulu, justement, nous démontrer la vantardise de cette femme? On ne sait pas trop. Car si elle désirait lui rendre hommage, une partie du livre ne reflète pas cette vénération.

La panthère et les perles (crédit photo Phrenssynnes)

Conclusion

Vous aimerez ce livre si :

 

  • Vous désirez découvrir un pan de l’histoire de Paris avant un voyage dans la Ville Lumière.
  • Vous aimez les romans historiques.
  • Vous êtes amateurs de bijoux et pierres précieuses.
  • Vous affectionnez les lectures sur les gens riches et célèbres.

Photo de Lhom

En lien avec le livre La panthère dont l’action a lieu à Paris, Lhom nous offre cette magnifique image du pont Alexandre III.

Un pont à Paris(crédit photo Lhom)

Connaissiez-vous cet auteure? Aimez-vous les romans biographiques?

J’attends vos commentaires avec plaisir.

Bonne semaine.

Phrenssynnes

P.S. Les auteurs et éditeurs mentionnés n’ont pas été mis au courant de ce projet avant publication. Je remercie mon amie J pour m’avoir prêté ce livre.

 

  Cliquez ici pour lire d’autres articles sur Phrenssynnes se cultive.

book club illustration (credit DIVI)

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